Chapitre 3 : Reconnaître votre deuil

La transition vers un établissement de soins

Je vais régulièrement lui rendre visite au centre d’hébergement. Je sais que nous n’aurions pas pu prendre soin de lui comme il faut à la maison. Je suis soulagée de savoir qu’il est traité avec respect et gentillesse et qu’il recevra les soins nécessaires jusqu’à la fin.

Je ne voulais pas qu’il soit placé dans un établissement de soins de longue durée. Je me sentais extrêmement coupable de ne pas pouvoir prendre soin de lui jusqu’au jour de sa mort. 

Le fait qu’il soit en établissement change bien des choses. Ce n’est pas moi qui le soigne, et ils ne font pas les choses comme je les aurais faites, mais je dois accepter ça et lâcher prise.

Si le temps est venu pour la personne d’emménager dans un établissement de soins, ce changement de situation et de rôle pourrait vous exposer à de nouvelles pertes et à un nouveau deuil. C’est aussi parfois une période de perturbations, marquée par l’incertitude et le stress. 

Cliquez sur les encadrés ci-dessous pour lire des exemples de ce que vous pourriez vivre au cours de cette période de changement.

Si vous prodiguez la plupart des soins depuis un certain temps, l’idée de ne plus avoir cette responsabilité pourrait vous soulager. Vous attendiez peut-être le moment où vous auriez la liberté de faire les choses qui vous plaisent. En même temps, ce changement de rôle ou le désir d’avoir du temps à vous peut vous donner un sentiment de culpabilité.

Comme vous ne serez plus aussi « responsable » ou aussi présent.e qu’avant, vous devrez vous fier à d’autres prestataires de soins. Vous pourriez craindre que ces personnes n’agissent pas comme vous ou que ce nouveau cadre soit anxiogène ou désagréable pour votre proche. Des sentiments que vous croyiez disparus – le manque de contrôle, par exemple – pourraient refaire surface.

Le départ de la personne de la maison nécessitera un ajustement majeur. Vous devrez désormais décider à quel moment et à quelle fréquence lui rendre visite. Des facteurs pratiques – le temps de déplacement, par exemple – et affectifs peuvent entrer en ligne de compte. Vous aurez peut-être l’impression que vous devriez accompagner la personne le plus possible, mais ces visites pourraient vous épuiser, vous décourager ou vous attrister; par contre, si vous ne lui rendez pas visite, la culpabilité et le stress risquent de vous envahir. C’est un véritable dilemme.


Quelques idées...

  • Reconnaissez ce que vous pensez et ressentez, et rappelez-vous qu’il est normal d’avoir ces pensées et émotions.
  • Prenez le temps de faire connaissance avec le personnel de l’établissement et d’établir des relations avec lui. Parlez-lui de vos préoccupations éventuelles.
  • Reconnaissez qu’il faut parfois du temps pour établir un horaire de visites qui fonctionne pour tous et qu’il n’y a pas de « bonne » réponse aux questions touchant la fréquence ou le moment des visites. Personne d’autre que vous ne peut décider ce qui est bon pour vous.
  • Passer brusquement de la prestation constante de soins à des périodes de temps libre peut nécessiter beaucoup d’adaptation. Donnez-vous le temps de vous adapter aux changements.
  • Autant que possible, visez l’équilibre entre les moments vécus avec et sans la personne.


Ressources utiles

Alzheimer.ca - Comment faire des visites constructives