Chapitre 2 : Vivre avec la maladie et le deuil

Le deuil qui précède une perte ou un décès

En plus de pleurer ce que j’ai déjà perdu, je m’inquiète des pertes que je vois venir. Des fois, on dirait que nous sommes toujours en train de pleurer une autre perte.

Mon grand-père a eu cette maladie lui aussi, alors j’ai eu l’impression de savoir ce qui s’en venait. Je me suis rendu compte que j’étais tendu dans l’attente de la douleur et du chagrin des pertes successives et, bien entendu, de sa mort inéluctable.

Comment puis-je être en deuil d’une personne qui vit encore?

On pourrait croire que le deuil se vit nécessairement après un décès. En réalité, le deuil commence souvent quand une personne reçoit un diagnostic d’une maladie grave, et il se poursuit au cours de la maladie. Ce phénomène, qu’on appelle le deuil anticipé, reflète les pertes associées à la vie dans le contexte d’une maladie grave.

Le deuil anticipé peut être ressenti par la personne aux prises avec la maladie ainsi que par ses proches. Voici quelques exemples de pensées, de sentiments et de sensations physiques associées au deuil anticipé. Cliquez sur chacun pour en savoir plus.

… face à la maladie dont la personne est atteinte.

… quant à ce que l’avenir vous réserve.

… à propos des rêves et espoirs brisés.

… envers vos autres sentiments tels que la crainte ou la colère.

… parce que vous n’avez personne à qui parler de ce que vous vivez.

… parce que vous avez perdu vos attaches avec votre entourage.

… face à la peur de ne plus pouvoir tenir le coup.

… face aux exigences physiques et affectives de la prestation des soins.


Vous pourriez aussi vivre certains autres effets du deuil :

  • Pertes de mémoire ou de concentration
  • Gain ou perte de sommeil ou d’appétit
  • Irritation ou impatience
  • Dépression

À cause du caractère individuel du deuil, le fait de penser à ces types de pertes pendant la maladie ou avant le décès n’allègera pas nécessairement votre chagrin quand la mort finira par survenir. Toutefois, il est important de reconnaître et de pleurer ces pertes pour développer des stratégies d’adaptation, aujourd’hui et pour l’avenir, car vous aurez ainsi une meilleure idée de vos besoins.

Quelques idées...

  • Réfléchissez aux meilleurs moyens de passer le temps qu’il vous reste à vivre ensemble.
  • Concentrez-vous sur ce que la personne peut faire plutôt que sur ce dont elle est incapable.
  • Parlez à des gens solidaires de vos craintes ou de vos préoccupations quant à l’avenir.