Chapitre 2 : Vivre avec la maladie et le deuil
Réagir au chagrin
Au fil des ans, le chagrin a fini par m’accompagner constamment.
C’est naturel, et j’ai appris des façons
de porter mon chagrin qui fonctionnent pour moi. Je clavarde avec quelques personnes qui, comme moi,
prennent soin de leur partenaire. Ça m’a aidée d’entrer en contact avec
d’autres gens qui comprennent ce que je vis. Je n’ai pas besoin de leur
expliquer mon chagrin : ces gens-là savent de quoi je parle. Je suis vraiment
contente d’avoir cet appui supplémentaire.
Quelle que soit la maladie, vous vivrez probablement certaines des émotions et des pensées que nous avons déjà évoquées. Il peut être tentant d’essayer d’étouffer votre chagrin, mais en fait, il faut le reconnaître et lui donner de l’espace. Dans la mesure du possible, laissez-vous ressentir les émotions qui font surface. Cela peut vous paraître difficile, voire impossible, alors que la prestation des soins vous occupe et vous préoccupe déjà autant.
Il est parfois déchirant de voir la maladie progresser en sachant qu’on n’y peut rien. Il importe, pour votre santé et votre bien-être actuels et futurs, de trouver des moyens de réagir à votre chagrin tout en prodiguant des soins. Après le décès de l’être cher, vous devrez sans doute affronter de nouveaux défis et de nouvelles vagues de chagrin. Le deuil que vous faites maintenant n’empêchera pas cela, mais en apprenant à bien vous connaître, vous développez des aptitudes qui vous aideront plus tard à vivre votre deuil.
Quelques idées...
- Reconnaissez les émotions difficiles et laissez-leur de la place. Attendez-vous à ce qu’elles ressurgissent de temps en temps, à mesure que la maladie progressera. Au besoin, faites appel à des services professionnels.
- Réservez-vous régulièrement du temps pour réfléchir à vos expériences et pour les écrire dans un journal intime ou dans les médias sociaux, ou pour en parler à un groupe d’entraide communautaire, à un.e ami.e qui vous soutient, etc.
- Apprenez à connaître vos limites et demandez de l’aide lorsque c’est possible. Quand vous demandez de l’aide, donnez des précisions afin d’aider les autres à vous aider : « Pourrais-tu aller acheter du lait? »
- Pensez aux aspects de votre vie pour lesquels vous pourriez avoir besoin d’aide, et acceptez l’aide des personnes qui veulent prendre soin de vous.
- Maintenez vos liens, même informels, avec votre réseau social de parents et d’amis. Même un contact par l’entremise des médias sociaux pourra vous aider à sentir un peu plus qu’on vous soutient.
- Développez la souplesse qui vous permettra de vous adapter aux changements successifs. Par exemple, partagez les tâches de soins, apprenez à faire les tâches dont la personne malade s’occupait auparavant, ou trouvez de nouveaux moyens de communiquer et d’interagir avec elle.