Chapitre 3 : Votre deuil face à la perte de votre parent
Les relations difficiles et le deuil
Mon père est parti quand nous étions très jeunes, mais a tout de même trouvé le moyen de causer du tort à notre famille par la suite. Même s’il n’était pas très présent, il a manipulé mes frères et a créé des dissensions entre eux. Je n’ai jamais essayé d’intervenir, et je m’en veux. Depuis la mort de mon père, plus personne ne se parle, même pas nos enfants.
On pourrait penser que plus on est proche de sa mère ou de son père, plus le deuil est difficile. Or, souvent, ce sont les relations difficiles qui causent des complications dans le deuil. La mort d’un parent peut rouvrir de vieilles blessures. Cliquez sur les flèches ci-dessous pour des exemples de choses pouvant avoir affecté votre relation.
Votre parent ne vous a pas donné tout l’amour et le soutien nécessaires, ou était distant sur le plan émotionnel.
Votre parent avait des favoris ou usait de manipulation.
Vos personnalités, valeurs et visions du monde étaient incompatibles.
Votre parent a été absent pendant la majorité de votre enfance et de votre adolescence.
Votre parent était violent ou ne vous a pas protégé contre la violence physique, la violence psychologique ou l’exploitation financière.
Votre parent souffrait d’une dépendance ou d’une maladie mentale.
Occasions perdues
Vous pleurez peut-être le fait qu’il est « trop tard » pour changer votre relation ou dire les choses que vous aviez besoin d’exprimer.
Le piège du deuil
Une relation difficile augmente les chances de vivre un deuil difficile. Si vous avez l’impression de ressasser sans fin des pensées et émotions difficiles qui nuisent à vos activités quotidiennes, à vos relations ou à votre sommeil, pensez à consulter votre prestataire de soins de santé ou un.e spécialiste en accompagnement du deuil.
Cheminer dans votre deuil
Le temps pourrait vous amener à voir la personnalité et la vie de votre parent sous un nouveau jour. Vous réaliserez peut-être que son comportement était le résultat d’une enfance difficile ou des épreuves qu’il a vécues, ce qui ne veut pas dire que vous devez lui pardonner ou nier vos sentiments.
Vous pourriez ressentir de la jalousie devant la relation des autres avec leurs parents ou avoir l’impression qu’on vous a « volé » quelque chose. Il n’y a rien de mal à ça, pourvu que ces sentiments ne nuisent pas à vos relations ou à votre bien-être.
On vous a peut-être appris, directement ou indirectement, qu’il n’était « pas bien » de penser ou dire du mal des morts, mais sachez qu’on peut très bien ressentir un mélange de colère, de soulagement et de tristesse tout à la fois. C’est parfois déroutant, mais tout à fait normal.
Quelques idées...
- Chacun vit son deuil à sa manière. Trouvez ce qui vous fait du bien, tout en sachant que ça peut varier d’une personne à l’autre.
- Rappelez-vous qu’il faut un certain temps avant de trouver comment composer avec les pertes provoquées par un décès.
- Allez chercher du soutien auprès de personnes qui ne vous jugeront pas.
- Si vous sentez que vous vous enlisez dans votre deuil, consultez un.e spécialiste en accompagnement du deuil ou un prestataire de soins de santé.
Ressources utiles