Chapitre 3 : La réaction des autres

La famille de votre ami.e

J’aurais voulu être avec eux et leur dire à quel point j’avais de la peine. On avait passé tellement de temps chez ses parents quand on était enfants que c’était pratiquement une seconde maison pour moi. Mais maintenant, comme adulte, j’ai eu l’impression que je serais de trop.

Chaque année, à son anniversaire et au jour anniversaire de l’accident, à dix jours seulement l’un de l’autre, j’envoie un gros bouquet de fleurs à ses parents. Ils l’apprécient énormément parce qu’ils savent à quel point j’ai aimé leur fils. Ils savent ce que j’ai traversé et ils comprennent que ça ne passe pas.

Ils m’ont demandé si je voulais choisir un souvenir dans ses affaires. C’est très touchant. J’ai pris un ensemble de tasses en souvenir de tous ces thés et ces cafés que nous avons bus en parlant de tout et de rien.

Chaque famille est différente. Peu importe si vous avez eu des liens avec la famille de votre ami.e, ses proches seront peut-être ouverts et accueillants, prêts à écouter vos anecdotes et vos souvenirs, ou plus réservés. Si la famille comprend l’importance de vos liens d’amitié avec leur parent.e décédé.e, vous pourriez trouver ensemble soutien et réconfort. Il se peut par contre que la famille soit ravagée par son propre deuil au point de ne pas avoir de place pour le vôtre.

Si on vous demande de l’aide pour trier les affaires personnelles de votre ami.e, n’oubliez pas que la tâche pourrait susciter des émotions et des souvenirs très prenants. Ce peut aussi être un geste utile qui vous permettra de vous concentrer sur la tâche, mais vous pourriez en revanche être submergé.e par l’émotion à la seule pensée de le faire.

Vous pourriez vouloir maintenir des liens avec la famille de votre ami.e, mais craindre que le fait de vous voir continuer à vivre les diverses étapes de la vie ne les bouleverse. Vos visites susciteront forcément des sentiments doux-amers : ses proches seront réconfortés par ces liens, mais tristes à l’idée que votre ami.e ne vivra jamais ce que vous vivez.

 

Quelques idées...

  • Si vous n’êtes pas certain.e de la réaction des proches de votre ami.e, essayez d’amorcer une conversation sur ce qu’ils souhaitent et ce que vous souhaitez. S’ils ne sont pas ouverts à l’idée de rester en contact avec vous, n’hésitez pas à leur dire si cela vous convient.
  • Ne portez pas de jugements ou ne formulez pas d’hypothèses sur la réaction éventuelle des proches de votre ami.e à l’égard du tri de ses affaires personnelles, ni d’ailleurs sur la vôtre. Certaines personnes veulent en finir rapidement avec cette étape, tandis que d’autres préfèrent attendre et ne rien toucher pendant un certain temps.