Chapitre 3 : Dresser le bilan de tout ce que l’on perd
Les autres pertes
Je me suis mariée tôt et je n’ai jamais vécu seule. Quand mon mari est mort, je n’avais pas les moyens de garder la maison. Le déménagement a été particulièrement stressant : tant de choses ont changé d’un coup!
C’est mon mari qui gérait notre argent. J’étais en colère quand j’ai découvert qu’il laissait une dette énorme, que je n’avais pas les moyens de rembourser. Je me suis senti trahi. Comment est-ce qu’il a pu me faire ça? Je me suis même demandé si je le connaissais vraiment!
La mort de votre partenaire peut s’accompagner de pertes « secondaires » diverses. Certaines d’entre elles seront plus perceptibles, pour vous comme pour vos ami.e.s et les membres de votre famille.
D’autres se manifesteront plus lentement ou vous prendront au dépourvu. Elles sont tout à fait légitimes et elles peuvent aussi avoir d’importantes répercussions sur votre vie et sur votre deuil. Certaines résultent de découvertes inattendues à propos de votre conjoint.e. Cliquez sur chaque onglet pour découvrir quelques exemples.
Perdre la personne qui se souvenait, comme vous, de ce que vous avez vécu en commun; perte d’une compagne ou d’un compagnon, d’un.e confident.e ou d’une personne qui partageait avec vous certains centres d’intérêt.
Vivre seul.e, pour la première fois de votre vie, peut-être, ou après tant d’années; perdre votre maison ou le revenu de votre conjoint.e.
Ne plus être conjoint.e, partenaire ou personne mariée, mais veuve ou veuf, célibataire, mère seule ou père seul.
Perdre certaines prestations qui prennent fin à la mort de votre conjoint.e.
Vous interroger sur la vision ou la compréhension que vous aviez de votre conjoint.e après avoir découvert quelque chose de bien ou de mal sur elle ou lui.
Pour mieux comprendre vos émotions et arriver à composer avec l’ensemble de votre perte, essayez de prendre conscience des différentes couches du deuil que vous affrontez en les nommant. Il faut souvent du temps pour y parvenir et, parfois, l’aide d’autres personnes.
Quelques idées...
- Dites-vous – et dites aux autres – que le changement est souvent difficile à accepter.
- Soyez conscient.e que d’autres événements, comme le départ d’un.e ami.e qui va vivre au loin, peuvent accentuer votre sentiment de perte. Les événements heureux aussi, d’ailleurs : vous serez ravie.e de la naissance d’un petit-enfant, mais triste de l’absence de votre conjoint.e.
- Ouvrez-vous à l’idée de vous découvrir vous-même. Si vous comptiez beaucoup sur votre conjoint.e pour prendre certaines décisions ou accomplir certaines tâches, vous pourriez découvrir des talents ou des préférences que vous ne vous connaissiez pas et le plaisir d’en tirer parti librement. Vous pourriez gagner en confiance en découvrant que vous êtes tout à fait en mesure de composer avec une situation difficile ou inconnue.
- Accomplissez-vous sans remords. Votre deuil ne sera pas moindre si vous réussissez ou remportez une victoire. Votre perte restera douloureuse, mais vous aurez la satisfaction de constater qu’elle vous a permis de grandir.