Chapitre 2 : En quoi ce deuil est-il différent?
L’ age et la durée de la relation
Je déteste remplir ces formulaires où je dois cocher la case « Veuf ou veuve ». Ce mot me répugne à plusieurs égards. Le veuvage, c’est une affaire de personnes âgées, non? J’avais 28 ans quand mon mari est mort! Comment peut-on être veuve à 28 ans?
J’ai pris conscience que j’étais désormais la seule personne au monde qui se souvenait de ces 40 ans, qui comprenait le sens de toutes ces années. C’est une solitude très particulière.
En général, plus on est jeune, moins on a vécu de deuils. Comme la plupart de vos ami.e.s ont vraisemblablement peu d’expérience de la mort et, en particulier, de la mort d’un.e conjoint.e, votre deuil se doublera sans doute d’une grande solitude. Vous aurez l’impression que vos ami.e.s ne comprennent pas ce que vous ressentez. Si vous étiez marié.e depuis peu, certain.e.s pourraient même minimiser votre perte.
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Si vous devez préciser votre statut matrimonial, vous risquez de vous sentir mal à l’aise devant les mots « veuf » ou « veuve ».
Vous pourriez ne pas savoir à quel moment et de quelle façon parler de votre perte, en particulier à des personnes que vous ne connaissez pas très bien ou que vous voyez pour la première fois.
La réaction des autres, qu’il s’agisse de surprise, de choc ou d’incrédulité risque d’accroître votre malaise.
On vous dira peut-être des choses blessantes, par exemple : « Au moins, tu es jeune et tu as tout le temps de trouver quelqu’un.e d’autre.
Si vous êtes plus âgé.e et que vous avez été marié.e pendant longtemps, c’est peut-être la première fois depuis des dizaines d’années que vous vivez seul.e, et « l’absence » vous affecte profondément. Peut-être étiez-vous tou.te.s deux considérablement isolé.e.s sur le plan social, de sorte que vous venez de perdre votre compagne ou votre compagnon le plus proche.
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Vous êtes perplexe ou déconcerté.e, vous ne vous reconnaissez plus ou vous ne reconnaissez plus le monde qui vous entoure.
Vous avez l’impression que personne ne comprend l’ampleur de votre perte.
Vous n’avez pas l’énergie ni la volonté de solliciter du réconfort ou de l’aide.
On vous dit des choses blessantes comme : « Au moins, vous aurez eu toutes ces belles années ensemble.
Votre âge et la durée de votre relation n’ont rien à voir avec la force des émotions que vous éprouvez, mais la façon dont les autres voient ces facteurs influe sur leur réaction à votre deuil, ce qui peut ensuite affecter votre propre réaction.
Quelques idées...
- Même si vous n’avez pas envie de solliciter de l’aide, créer des liens avec des gens de votre âge qui ont aussi perdu un.e conjoint.e peut faire une grande différence. Il existe des groupes d’entraide ou d’autres ressources, en personne et sur le Web.
- Si vous ne voulez pas établir de liens avec d’autres personnes en deuil, pensez aux livres et aux textes en ligne écrits par d’autres personnes après la mort d’un.e partenaire.
- Choisissez parmi vos ami.e.s et parent.e.s ceux et celles qui pourraient vous aider et aidez-les à comprendre ce que vous traversez et ce dont vous avez besoin.
- Peu importe le nombre d’années que vous avez partagées avec votre partenaire, le souvenir de ce temps vécu à deux vous sera peut-être source de réconfort ou de gratitude.