Chapitre 3 : L’incidence de la mort d’un frère ou d’une sœur

Ce que l’on pense, ce que l’on ressent

Il était si aimable, si attentionné, une si bonne personne.

Ce n’est pas juste... il avait tant à donner et tant de raisons de vivre! Parfois, j’ai l’impression que c’est moi qui aurais dû mourir, pas lui.

Je me sentais tellement coupable de mes agissements envers mon frère quand nous étions jeunes et du fait que ça peut avoir contribué à ses problèmes. Maintenant, je voudrais pouvoir lui faire mes excuses.

Reconnaître toutes les pensées et les émotions que vous vivez peut vous aider à comprendre votre perte et à trouver des moyens de vivre avec elle. Pour cela, il faut de l’énergie, et il y a des moments où vous avez besoin de prendre une pause pour refaire le plein d’énergie. Vous pourriez aussi vous distraire pour chasser les pensées et les sentiments qui vous accablent ou vous épuisent.  Il est à la fois normal et sain de s’éloigner et de se rapprocher de son deuil. 

Cliquez sur chacun des onglets à gauche pour en savoir davantage sur ce que vous pourriez penser ou ressentir, selon les circonstances du décès de votre frère ou de votre sœur.

Regrets

... face aux choses qui n’ont pas été dites ou faites; face à l’impossibilité d’être là.

Colère

... envers le décès de votre frère ou votre sœur, ou parce qu’il ou elle ne vous a jamais fait ses excuses.

... envers les autres, à cause d’un sentiment d’injustice, ou parce qu’ils n’ont pas réussi à guérir ou aider votre frère ou votre sœur.

Culpabilité ou reproches

... à cause de choses dont vous vous sentiez responsable; parce que vous n’avez pas pu respecter les dernières volontés de votre frère ou de votre sœur; parce que vous êtes encore en vie et pas lui ou elle (la « culpabilité du survivant »); parce que vous n’avez pas pu l’aider.

Peur ou inquiétude

... face à votre propre mort (p. ex. : « À quand mon tour? » « À quoi ressemblera ma mort? »); face à ce que l’avenir vous réserve; face aux autres pertes qui découlent de ce décès.


Certains sentiments peuvent sembler contradictoires ou irrationnels. Par exemple, si votre frère ou votre sœur a souffert physiquement ou émotivement pendant un certain temps avant de mourir, vous pourriez ressentir un certain soulagement face à son départ, puis de la culpabilité ou de la honte. Toutes ces pensées et ces émotions, très normales, peuvent devenir très prenantes ou dérangeantes pendant le deuil.

Surtout après une mort inattendue ou violente, vous pourriez vous sentir « dans le brouillard » pendant des jours, des semaines ou même des mois. Vous pourriez ressentir un état de choc, d’engourdissement, de désorientation, ou l’impression que tout est irréel. Les sentiments normaux de culpabilité et de regret peuvent s’amplifier lors d’un décès inattendu.

Quelques idées...

  • Essayez d’éviter tout jugement envers vos sentiments. Rappelez-vous que les sentiments ne sont ni bons ni mauvais.
  • Certains sentiments pourraient persister longtemps ou vous surprendre. Il se peut aussi que vous ne ressentiez pas du tout certains autres sentiments. Si vous ne pleurez pas et ne ressentez pas de tristesse, cela ne veut pas dire que vous avez un problème.
  • Une émotion n’annule pas toutes les autres. Par exemple, le décès de votre frère ou de votre sœur pourrait susciter à la fois de la tristesse et de la gratitude d’être vous-même en vie.
  • La culpabilité, les regrets et la colère peuvent nuire à votre deuil, mais aussi le faciliter. Examinez si ces sentiments correspondent à la réalité. Cela pourra vous éviter de vous prendre au piège de votre deuil et influer sur votre façon de voir les choses à l’avenir.
  • Reconnaissez que la « culpabilité du survivant » découle seulement du regret de ne pas maîtriser une situation immuable.
  • Les craintes relatives à votre propre mortalité peuvent vous amener à mieux apprécier votre vie et vos autres relations. L’expression « la vie est courte » peut prendre un sens plus concret.