Chapitre 1 : Vivre la perte
Si la grossesse était avancée
Je l’ai prise dans mes bras et on aurait dit qu’elle dormait. Elle était parfaite. Elle avait l’air tout à fait normale, sauf qu’elle ne pouvait pas se réveiller.
J’ai choisi de ne pas prendre mon bébé dans mes bras dans la salle d’accouchement. J’avais besoin de médicaments et j’étais trop ébranlée et fatiguée pour la prendre.
Souvent, plus la grossesse est avancée, plus on tient pour acquis que l’enfant sera à terme et en santé. C’est parfois le cas même si la grossesse est très risquée. On s’imagine l’avenir et on fait des plans qui incluent le bébé. Vous avez peut-être de la famille et des amis qui se sont réjouis de votre grossesse lorsqu’elle est devenue plus apparente. Vous aviez peut-être déjà décoré la chambre, assisté à votre fête prénatale et choisi les premiers vêtements de votre bébé. Vous ne vous attendiez peut-être pas à ce que les choses puissent mal tourner.
Quand les choses tournent mal, les parents vivent souvent un traumatisme. Qu’on apprenne le décès de son enfant à l’échographie, plus tard durant la grossesse ou encore après la naissance, il n’est pas rare de ressentir un profond chagrin. Les autres émotions ou expériences décrites par les parents qui l’ont vécu comprennent :
- être sous le choc, voire insensible;
- se souvenir de tout en détail ou de quelques détails seulement;
- avoir de la difficulté à se rappeler quoi que ce soit.
Parfois, l’expérience physique de
l’accouchement peut compliquer les choses. Ce sont des moments bouleversants et
pleins de décisions difficiles à prendre par rapport à l’autopsie, aux
arrangements funéraires et aux cérémonies et rituels commémoratifs.