Chapitre 5 : Les enfants au chevet d’une personne mourante

Introduction

Les enfants voyaient la dégradation de l’état de leur mère, mais aussi ce qu’allait être leur avenir avec cette maladie. Non seulement ils perdaient leur mère : ils voyaient ce que serait leur propre avenir.Quand un.e proche se meurt, beaucoup de parents se demandent dans quelle mesure les enfants doivent voir ce qui se passe. Il n’est pas rare qu’un.e adulte mourant qui vivait jusque-là avec ses enfants ou petits-enfants choisisse de ne pas mourir à domicile pour « protéger les enfants ». Beaucoup de familles aimeraient avoir l’avis des professionnel.le.s de la santé à ce sujet, mais ces derniers sont peu nombreux à pouvoir le faire, faute de formation à ce sujet, de sorte qu’on observe une tendance à ne pas formuler ce genre de conseils, quelle que soit leur champ de pratique.

Les enfants doivent-ils être présents?

L’incertitude des parents à l’égard de la présence des enfants au chevet d’une personne qui leur est chère, mais qui se meurt, est un phénomène relativement nouveau. Traditionnellement, en effet, l’approche de la mort et la mort se déroulaient à la maison, en présence de toutes les personnes qui vivaient au même endroit, y compris les enfants. C’est encore le cas dans beaucoup de pays, d’ailleurs. Éloigner les enfants du chevet d’un.e ami.e ou d’un.e parent.e qui se meurt pourrait avoir des conséquences imprévues, notamment les priver de l’occasion de partager les derniers jours de cette personne. À l’instar des adultes, les enfants seront peut-être réconforté.e.s de pouvoir dire adieu. Sans compter que si on les tient à l’écart, beaucoup d’enfants risquent d’imaginer des scènes bien pires que la réalité.