Chapitre 4 : Au chevet de la personne malade

D’autres conversations autour du lit

Je me suis rendu compte que je n’avais pas l’énergie de faciliter leurs rapports avec elle. J’ai trouvé ça difficile.Si l’on accepte que la personne mourante conserve un certain état de conscience, il faut prendre garde à la nature des conversations qui se déroulent à son chevet. Il vaudra peut-être mieux s’éloigner si les sujets abordés sont de ceux qui auraient dérangé cette personne si elle avait été éveillée, par exemple, une discussion sur le moment de sa mort. De même, mieux vaut aborder les mésententes et résoudre les conflits à bonne distance de la personne inconsciente. 

Des tensions pourraient surgir entre les membres de la famille qui tenteront de comprendre ce que signifie la mort de leur proche ou ce que sera leur vie par la suite. Si la famille se dispute ou ne s’accorde pas du tout sur un sujet donné, considérez la possibilité de reprendre la discussion hors de portée de l’ouïe de la personne mourante, pour ne pas lui causer de stress.

Si toutefois votre famille a constamment ce genre de discussion intense quand vous êtes tous ensemble, la personne mourante pourrait par contre se sentir écartée ou isolée si vous agissez autrement. Le mieux est de vérifier avec elle. Dites par exemple : « La discussion s’annonce plutôt intense. On ne veut pas t’imposer tout ça, mais on ne veut pas non plus t’exclure si tu souhaites participer. » La décision d’inclure ou non la personne malade est une question d’équilibre : une discussion difficile pourrait exiger d’elle beaucoup d’énergie.