Chapitre 4 : Au chevet de la personne malade
Est-ce qu’elle m’entend?
Je n’ai jamais cessé de lui parler, jusqu’au dernier moment.Il n’est pas réaliste d’attendre d’une personne qui va bientôt mourir qu’elle participe à une conversation. La famille voudra sans doute un dernier échange significatif et pourrait regretter de ne pas en avoir la possibilité. Toutefois, même si la personne mourante n’est pas consciente, il faut encourager les proches qui aimeraient lui dire quelque chose à lui parler. On pourra même demander aux autres de quitter la pièce pour permettre un échange privé.
Il est impossible de savoir ce que la personne entend et ce que fait son cerveau quand la mort est proche, mais nous savons que l’ouïe est une fonction plutôt résistante. Des études montrent que même si une personne mourante ne peut plus bouger ou communiquer, elle pourrait être en mesure d’entendre et de comprendre ce qui se passe autour d’elle.
Souvent, les personnes qui reçoivent un anesthésique en prévision d’une intervention chirurgicale perçoivent encore les cliquetis et les sons tout en sombrant dans l’inconscience.
Il est plutôt inhabituel qu’une personne perde l’ouïe à la suite d’une maladie qui affecte uniquement le cerveau, comme un AVC ou une tumeur localisée. L’ouïe dépend de diverses parties du cerveau, ce qui fait qu’elle résiste assez bien à la perte.
Des personnes qui ont été dans le coma pendant un certain temps par suite d’une blessure à la tête, par exemple, ont semblé en mesure de se rappeler des choses qui leur avaient été dites alors qu’on les pensait dans un état comateux.
Parler à une personne mourante revêt parfois une importance particulière, peu importe que cette personne semble assez alerte pour réagir. Elle attend peut-être un dernier au revoir, et il faut donc encourager les proches à lui dire adieu.
Il arrive que la personne mourante semble attendre la permission de « lâcher prise » ou semble vouloir entendre de ses proches qu’elles et ils vont arriver à poursuivre leur chemin et qu’elle peut donc les quitter sans s’inquiéter.