Chapitre 2 : Comprendre votre deuil

Les pensées et les émotions

Depuis le décès de ma fille, j’ai souvent l’impression de regarder la vie passer au cinéma. Je vois les autres aller et venir, mais rien de tout ça n’a de lien avec moi.    

Vous ne vous attendiez sans doute pas à ce que votre enfant meure avant vous. Le décès d’un enfant peut plonger dans la stupeur, et il faut parfois un certain temps pour y croire. Vous avez peut-être du mal à imaginer le moment où vous reprendrez pleinement goût à la vie.

Il se peut qu’une profonde tristesse vous habite et que votre enfant vous manque énormément. Vous trouvez peut-être injuste qu’il n’ait pas pu vivre longtemps et en santé. De nombreux parents endeuillés se sentent perdus, comme si leur vie n’avait plus de sens. Vous passerez sans doute par tout un éventail de pensées et d’émotions, dont certaines pourraient vous surprendre.

Certaines de vos pensées et émotions vous semblent peut-être épouvantables, et d’autres, difficiles à comprendre ou contradictoires (p. ex. colère et chagrin). Passez votre curseur sur chacune des boîtes ci-dessous pour voir des exemples d’émotions que vous pourriez ressentir.

Pourquoi mon enfant et pas moi?

 

Pourquoi est-ce que personne n’a protégé mon enfant?

 

Pourquoi a-t-il bu avant de prendre le volant?

J’aurais dû être avec lui quand il est mort.

 

J’aurais dû lui dire plus souvent à quel point je l’aime.

 

Je n’aurais jamais dû les laisser faire ce voyage.

 

J’aurais dû faire preuve d’une plus grande compréhension quand elle m’a parlé de sa souffrance.

C’était à moi de les protéger.

 

Si seulement je l’avais gardé plus longtemps au bout du fil.

 

Si seulement j’avais écouté mon instinct et je lui avais dit de ne pas accepter cet emploi.

Il est mort à cause de mes mauvais gènes.

 

Si mon mari n’avait pas fumé, elle n’aurait jamais commencé.

 

Je n’aurais jamais dû le laisser acheter cette moto.

Un des plus forts instincts parentaux est de vouloir protéger son enfant. Il y a peut-être des choses que vous regrettez ou que vous auriez voulu faire autrement. Vous pourriez ressentir de l’impuissance à l’idée de ne pas avoir pu prévenir la mort de votre enfant. Peut-être aussi que certains souvenirs ou pensées par rapport à ce qui s’est passé vous tournent en boucle dans la tête : « Si seulement j’avais remarqué les symptômes plus tôt, ils auraient peut-être pu la guérir. » Ce genre de réflexion vient souvent d’un désir de contrôle — de prévenir la mort d’une façon ou d’une autre.