Chapitre 3 : Conversations à tenir lorsque la maladie progresse
Des questions difficiles
Son état ne lui laissait aucun répit… Elle disait : « Mourir, ça ne devrait pas être si long. » En même temps, elle était triste et frustrée. Elle ne voulait pas partir, elle n’était pas prête.
Combien de temps me reste-t-il?
La plupart des gens atteints d’une maladie limitant l’espérance de vie pensent à cette question et finissent par la poser. Même si c’est difficile pour toutes les personnes concernées, la meilleure façon de faire face à cette situation est sans doute de répondre à la question de la façon la plus complète possible.
Cette question ne signifie probablement pas la même chose pour tout le monde, mais elle ouvre la porte à une communication importante. Parfois, il ne s’agit pas tant de savoir combien de temps il reste que de savoir comment vous voulez passer ce temps qu’il vous reste. Avoir une idée du temps qu’il reste vous donne la possibilité de repenser et de prioriser l’utilisation de cette ressource de plus en plus précieuse.
« Combien de temps me reste-t-il à vivre? » peut avoir un sens particulier pour une personne qui espère survivre jusqu’à un événement spécial : une réunion de famille, un anniversaire de mariage, une collation des grades, la naissance d’un enfant. La réponse à « Combien de temps? » peut définir un plan d’action personnel consistant à mettre de l’ordre dans ses affaires, écrire un testament ou régler des questions personnelles. Il peut s’agir de renouer avec des amis ou des membres de la famille, ou de communiquer des messages importants qui sont jusque-là passés sous silence. Exprimée ou non, la question « Combien de temps? » reflète des émotions humaines profondes : le désir, la peur, la tristesse, l’espoir.
Que faire si la personne malade refuse d’admettre que le traitement ne fonctionne pas?
Même si vous ne voulez pas anéantir les espoirs de la personne, vous voulez faire face aux enjeux qui se présentent. En général, la franchise envers la personne malade est la meilleure avenue. Dites-lui que vous craignez qu’elle ne dise pas au médecin ce qui se passe vraiment. Proposez-lui de l’accompagner à son prochain rendez-vous médical ou, si elle vous y autorise, communiquez avec son médecin. Vous pourriez aussi faire part de vos sentiments à la personne malade; si vous parlez ouvertement, cela pourra l’aider à en faire autant.