Chapitre 2 : Un deuil particulier
Le sentiment d’injustice
C’est la seule maladie pour laquelle on accepte que des personnes meurent en si grand nombre sans soutien et sans traitement. On entend parfois dire qu’il faut faire preuve de « fermeté » et « refuser d’être complice », ce qui reflète selon moi l’idée que l’usage de substances est un choix et que la personne peut décider d’arrêter si elle le veut.
Or, ce n’est pas ce que nous dit la science, et le travail de conscientisation fait partie de ma guérison.
Vous avez peut-être conscience que la personne consommait des substances pour composer avec la souffrance ou la détresse. À sa mort, vous avez peut-être ressenti une immense colère et frustration par rapport au manque de ressources, sentiments qui vous habitent peut-être encore.
Si la personne est décédée parce qu’une substance létale a été ajoutée à sa drogue, vous ressentez peut-être une profonde rage. Vous voyez peut-être la personne qui lui a fourni la drogue comme étant responsable de sa mort et désirez consacrer toutes vos énergies à vous assurer qu’elle sera tenue responsable. Les mêmes sentiments peuvent s’appliquer dans le cas où une personne est décédée après être devenue dépendante à des antidouleurs prescrits par un médecin.
Quelques idées...
- Les émotions intenses peuvent refaire surface même quand on pensait en avoir fini. Au lieu d’essayer d’ignorer ou de changer ce que vous ressentez, essayez de simplement voir ces émotions comme une partie normale de votre deuil. Au fil du temps, leur intensité s’atténuera sans doute.
- Ce ne sont pas toujours les mêmes choses qui font du bien à tout le monde. Réfléchissez à ce qui fonctionne pour vous. Repensez à la relation qui vous unissait à la personne décédée et à la façon dont vous voulez vous souvenir d’elle ou honorer sa mémoire.
- Songez à vous joindre à un groupe de soutien pour les personnes qui ont perdu un proche à cause de l’usage de substances. Il pourrait vous être utile de parler de ce que vous vivez avec des gens qui peuvent comprendre et qui sont là pour apprendre et se soutenir mutuellement.
- Les pratiques spirituelles ou religieuses, existantes ou nouvelles, peuvent aussi être une source de réconfort.
- Si vous avez l’impression de vous enliser dans les émotions intenses, la consultation d’un spécialiste en accompagnement du deuil pourrait vous aider.