Chapitre 2 : Un deuil particulier

Le manque de compréhension

J’étais au courant de ses graves douleurs lombaires, mais je ne savais pas que ses médicaments étaient si puissants. Je me demande souvent si Claude avait conscience des risques associés à ce genre de médicaments et des conséquences d’une surdose.

Il serait important de mieux sensibiliser le public à la consommation de drogues et aux dépendances. Personne ne se lève le matin en se disant : « Je veux développer une dépendance aux drogues. »

Il a commencé à boire très jeune. La pression d’être « cool » était très forte, puis c’est devenu une habitude quotidienne. C’était un mode de vie pour lui, jusqu’à ce qu’il tombe malade, mais rendu là, arrêter lui semblait impossible.

Quand des problèmes de consommation emportent un proche, on reste souvent avec de nombreuses questions et un désir de comprendre ce qui s’est passé. Vous avez peut-être du mal à comprendre le désir de consommer des substances dangereuses ou pourquoi il est si facile de s’en procurer. Si la personne consommait pour la première fois, vous ne comprenez peut-être pas comment elle a pu en mourir. Il est aussi possible que vous vous posiez beaucoup de questions ou que vous deviez affronter le manque de compréhension et le jugement des autres.

Les problèmes de consommation tuent des personnes de tous âges et de tous les horizons. De nombreuses raisons peuvent pousser quelqu’un à consommer et causer sa mort. Ces décès sont souvent traumatisants pour la famille et les amis.

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Les problèmes de santé physique peuvent pousser quelqu’un à faire usage de substances. Par exemple, il est possible de développer une dépendance à un opioïde prescrit pour soulager la douleur causée par une grave blessure.  Il arrive aussi que des personnes atteintes d’une maladie chronique ou d’une affection débilitante utilisent des substances pour traiter ou soulager leurs symptômes.

Les personnes atteintes de problèmes de santé mentale, même non diagnostiqués, utilisent parfois des substances pour traiter ou soulager leurs symptômes. La consommation de telles substances peut aussi mener à des problèmes de santé mentale.

Un traumatisme peut contribuer à déclencher des problèmes de consommation de substances. Les personnes ayant vécu un traumatisme utilisent parfois ces substances pour essayer de composer avec cette expérience ou d’en gérer les effets.

Le stress constant de ne pas avoir de toit ou de ressources financières peut contribuer aux problèmes de consommation. Certaines personnes en situation d’itinérance ou de logement précaire consomment parfois pour se protéger contre les risques accrus de violence (p. ex. passer la nuit debout pour pouvoir se défendre). 

Les jeunes, en particulier, essaient ou consomment parfois des substances par curiosité ou pour faire comme les autres. Les substances les plus courantes ou facilement accessibles peuvent leur sembler inoffensives.

Toutes les substances peuvent potentiellement causer la mort. Parfois, le décès est dû à la prise de plusieurs substances en même temps. Par exemple, il peut être fatal de mêler l’alcool et certains médicaments ou « drogues de rue ». La façon la plus simple d’expliquer un décès est que la quantité de substance consommée ou la force de cette substance était supérieure à ce que le corps de la personne pouvait supporter.

La consommation de certaines substances fait maintenant partie de la norme et est parfois même attendue dans la culture moderne. L’alcool, par exemple, est légal et présenté dans la publicité comme une façon de lâcher son fou, de s’évader et de relaxer entre amis. L’usage de certaines substances est rendu courant dans différents milieux, ce qui endort la méfiance de bien des gens, même si le danger reste présent.

Les opioïdes, une classe de médicaments bien connue, sont si puissants qu’ils peuvent causer la mort. Les opioïdes sont parfois impossibles à détecter au goût, à l’odeur ou à l’apparence, et ont été trouvés dans de nombreuses drogues illicites ou de rue. Quand ces substances hautement toxiques se retrouvent dans les stocks de drogues illicites, les décès se multiplient.

Quand on acquiert une dépendance physique à une substance psychoactive, on continue d’en faire usage de façon compulsive, en dépit des problèmes ou des conséquences néfastes qui peuvent en résulter. Cette compulsion vise souvent à éviter de pénibles symptômes de sevrage. La dépendance peut causer des changements dans le cerveau qui affectent les fonctions cognitives, la personnalité et le comportement. 

L’utilisation d’aiguilles souillées peut entraîner des maladies comme le sida, l’hépatite B et C, et l’endocardite (infection du cœur). L’usage de substances peut à la longue causer d’autres maladies à pronostic réservé, dont la cardiomyopathie et la cirrhose, qui finissent souvent par causer la mort.

La pauvreté, les problèmes de logement, l’isolement social, les problèmes de santé mentale et un accès inadéquat aux soins de santé peuvent réduire l’espérance de vie d’une personne. Ces problèmes peuvent être le résultat ou la cause de l’usage de substances.


Quelques idées...

  • Reconnaissez la nature complexe de la consommation de substances, ce qui peut vous aider à comprendre que la mort de la personne est due à un ensemble de facteurs.
  • Si vous souhaitez mieux comprendre les défis associés à l’usage de substances ou votre deuil, songez à parler à des amis ou à des connaissances de la personne décédée, ou à vous joindre à un groupe de soutien pour personnes endeuillées portant spécifiquement sur les décès liés à l’usage de substances. Ce peut être une belle occasion pour vous de parler de la personne décédée.
  • Réfléchissez aux circonstances de la personne décédée et à la façon dont elles influencent peut-être votre deuil ou celui des autres. Par exemple, les efforts déployés pour aider quelqu’un peuvent causer un épuisement à la longue.
  • Pensez à la personne en essayant de faire abstraction de ses problèmes de consommation.  Qu’est-ce qui vous plaisait chez elle? Que signifiait-elle pour vous?
  • Si votre état d’esprit ne vous permet pas de faire grand-chose en ce moment, ne vous en faites pas.  Donnez-vous le temps et la permission d’essayer différentes stratégies pour trouver celle qui vous convient le mieux. Gardez à l’esprit que ce qui vous fait du bien en ce moment n’est pas nécessairement ce dont vous aurez besoin plus tard.