Chapitre 1
Où est passé tout le monde?
Dans les semaines qui suivent un décès, les gens se sentent généralement entourés d’appuis. Les membres de votre famille ont convergé de tous les horizons; vos voisins vous arrêtent dans la rue pour vous présenter leurs condoléances. Des amis sympathiques soucieux de vous aider ont rempli votre frigo de bonnes choses. Des traditions culturelles et religieuses comme la Shiv’ah enrichissent ce sens de l’accompagnement communautaire.
Puis les coups de fil, les visites et les appuis deviennent plus rares ou cessent complètement : chacun retourne poursuivre sa vie, vous comme les autres. Vos amis ne téléphonent plus, les membres de votre famille rentrent chez eux. Les contacts que vous entreteniez peut-être depuis des années avec le personnel soignant cessent eux aussi.
Un jour, vous vous retrouvez seule chez vous pour la première fois depuis des semaines. Et la réalité vous frappe : je suis toute seule. Le deuil se vit parfois de façon très solitaire. Par exemple, la relation qu’on a eue avec la personne décédée est unique au monde, et notre deuil sera lui aussi unique. Malgré le réconfort que des personnes bien intentionnées peuvent nous offrir, on se sent seul en dedans. Accepter de vivre son deuil dans une relative solitude peut sembler accablant. On en vient parfois à se demander si on sera capable de surmonter un tel deuil. Quand on n’est jamais passé par là, on est souvent en proie à l’anxiété quand on se sent seul. Dès lors, il est parfois bon de sortir de sa bulle. Les gens ont parfois besoin de sentir qu’ils font partie de quelque chose. Le sentiment d’appartenance est universel. Pour certains, la solution passe par un groupe de soutien aux endeuillés. D’autres chercheront à se connecter avec leur moi intérieur, par exemple pour trouver un sens plus profond à la vie.