Chapitre 2
L’effet du deuil sur le comportement
« Pourquoi mes proches gardent-ils leurs distances maintenant? »
« On m’invite à toutes sortes de fêtes, mais je décline toujours l’invitation. C’est trop me demander. »
Le retrait consiste à se distancer des autres. L’isolement est la conséquence du retrait d’autrui. Ces deux situations sont souvent associées au deuil, mais en général, elles s’atténuent avec le temps. La plupart des gens trouvent qu’il faut du courage pour sortir de chez soi et reprendre ses activités sociales après une perte.
« J’oublie toujours où j’ai mis mes clés. »
Les problèmes de mémoire comme le fait d’oublier des rendez-vous sont très courants. La concentration est également affectée. Par exemple, vous pourriez être incapable de maintenir suffisamment votre concentration pour lire un livre ou un magazine.
« Je ne supporte plus le bavardage. Ça n’a aucun intérêt pour moi. »
Certaines personnes constatent qu’elles sont moins sociables qu’avant et s’irritent même d’entendre les gens bavarder de choses et d’autres lors d’activités sociales. Cette attitude peut découler d’une évolution des priorités. Parler de la pluie et du beau temps peut paraître trivial et sans intérêt comparativement à l’impact du deuil. Il est aussi parfois difficile d’écouter les gens parler de tout ce qui va bien dans leur vie quand la nôtre vient de basculer irrémédiablement.
« Je rêve à elle; elle me dit qu’elle va bien. »
« J’aimerais rêver à lui, mais ça n’arrive pas. »
« Je fais toujours le même rêve troublant. »
Certains rêves sont réconfortants, d’autres sont troublants. Certains font des rêves rassurants. Quelques-uns ont des cauchemars récurrents. D’autres voudraient rêver à la personne disparue pour entrer en contact avec elle, mais ne rêvent pas.
« J’ai décroché toutes mes photos d’elle. »
« Je ne peux plus aller à cet hôpital. »
Certaines personnes font disparaître toutes les photos de la personne décédée ou évitent les lieux qu’elles ont visités ensemble. La musique, jadis source de plaisir, peut devenir une source de douleur.
« Je n’arrive pas à rester assis sans bouger. »
Il est courant de se sentir nerveux, agité ou instable ou d’avoir la bougeotte. Certains laissent la télé ou la radio allumée toute la journée pour éviter le sentiment de solitude ou le silence.
« Tout à coup, je me mets à pleurer. Habituellement, je me sens un peu mieux après. »
Les larmes viennent par vagues inattendues; elles ont généralement pour effet de réduire le niveau de stress.
« Je vais souvent visiter sa tombe. »
Il se peut que vous retourniez fréquemment à votre restaurant préféré, au cinéma ou dans d’autres lieux favoris. Certains trouvent important d’aller au cimetière et à d’autres lieux significatifs sur le plan spirituel ou religieux.
« Je ne pourrais jamais jeter son sac à main. »
Bien des gens gardent une photo ou un souvenir de la personne décédée dans leur sac à main ou leur portefeuille. On craint d’être jugé si on disperse les objets personnels de la personne disparue, mais aussi si on s’accroche trop longtemps à ses vêtements, à ses photos ou à ses cendres.
« Je n’arrive pas à dormir. »
« Je dors trop. »
Les perturbations du cycle du sommeil sont fréquentes, qu’il s’agisse d’insomnie, de difficulté à s’endormir ou, au contraire, de sommeil prolongé et de difficulté à se lever. Avec la nuit, vient parfois l’anxiété de dormir seul. Certains craignent de ne pas se réveiller et de mourir dans leur sommeil comme l’a fait l’être cher.
« Je n’ai vraiment pas faim. »
La sous-alimentation et la suralimentation sont des phénomènes courants chez les personnes endeuillées. Ce comportement peut s’accompagner d’un sentiment de culpabilité, par exemple si on savoure un bon repas au restaurant.