10. Il n’y a pas de limite de temps au deuil.Vous attendez peut-être la date magique à
laquelle votre deuil prendra fin. La réalité du deuil est plus complexe que
cela; il n’y a pas de calcul possible. On peut vivre des périodes de calme
relatif, puis être pris au dépourvu par un anniversaire ou une autre occasion
spéciale.
Dans la plupart des cas, les hauts et les bas
s’espacent et s’atténuent au fil du temps. Bien des gens trouvent que les trois
à neuf mois qui suivent le décès sont les plus difficiles. Si votre deuil
prend toute la place, il serait peut-être temps d’en parler à un conseiller ou à
votre médecin de famille.
9. Le deuil n’a pas de stades ordonnés.« J’en
étais au stade de l’acceptation, mais je me suis retrouvé au stade de la colère.
Je régresse! »
Vous connaissez peut-être les cinq stades du
deuil selon Elizabeth Kübler-Ross : le déni, la colère, la négociation, la
dépression, l’acceptation. Bien des gens croient que le moindre recul dans
l’ordre de ces stades signifie qu’on vit mal son deuil. En fait, le modèle des
stades ne s’appuie pas sur des données scientifiques. Notre façon de vivre le
deuil n’est pas si prévisible que cela.
8. Pleurer, ce n’est pas un signe de faiblesse.« On
dirait que la moindre chose me fait pleurer. »
Notre organisme est conçu pour pleurer quand
nous vivons une émotion forte. Ce n’est pas un signe de faiblesse, mais bien
une réaction normale et saine qui réduit le stress. Pleurer peut nous
rapprocher des autres qui ont du mal à vivre un deuil. Si nous ravalons nos
larmes, il est probable que nos émotions fortes se manifesteront autrement, par
des troubles du sommeil ou de l’appétit, ou encore par la difficulté à se
concentrer.
7. Aux anniversaires, ne pensez pas à la personne.Il n’est pas nécessaire d’éviter de penser à
la personne disparue. Bien des gens trouvent utile de passer au moins une partie
de la journée à souligner la mémoire de la personne. Par exemple, on peut
feuilleter des albums de photos, cuisiner son plat préféré, inviter les amis et
la famille ou faire une visite au cimetière. Pensez à une activité que la
personne disparue aimait : une promenade dans la nature, une sortie au
cinéma, une visite au spa.
6. Il faut en finir avec son deuil. Le deuil n’est pas une
« affaire à finir ».
Des gens bien intentionnés nous suggèrent
parfois « d’en finir avec le deuil »
ou de « cesser d’y penser ». Souvent,
la suggestion vient d’une personne que votre affliction met mal à l’aise ou qui
ne sait pas comment vous aider. C’est pour que vous vous sentiez mieux qu’elle
vous encourage à « passer à autre chose ».
Il faut respecter le
deuil et notre besoin de vivre notre deuil. La pression « d’en finir avec ça » risque de nous inquiéter et de nous pousser
vers l’autocritique, ce qui n’aide rien. Le deuil n’est pas une chose avec
laquelle on « en finit » : nous
en guérissons et nous apprenons à l’intégrer à notre vie.
5. Personne ne peut nous aider.On
peut trouver de l’aide.Si vous avez l’impression que personne ne
comprend, vous essaierez peut-être de vous protéger en vous repliant sur
vous-même. Souvent, les gens minimisent le deuil ou le comprennent mal. Cela ne
vous oblige pas à demeurer seul avec votre perte. Il suffit souvent qu’une seule
personne vous accompagne.
Si vous n’avez pas d’amis ou de parents pour
vous accompagner, envisagez de vous joindre à un groupe d’entraide. Il existe
aussi un excellent choix de livres, de groupes Facebook, de fils Twitter et de
sites Web dotés de forums de discussion. Il peut être bon de lire des récits
d’autres personnes endeuillées. Voir aussi les Forums
de discussion du Portail canadien en soins palliatifs.
4. La mort est la fin d’une relation.La mort
n’est pas la fin d’une relation.
« Son exemple
continue de m’aider à être aimable. »
Bien des gens s’étonnent de constater que le décès
ne marque pas nécessairement la fin de la relation. Votre lien peut survivre
sous forme de relation interne et symbolique.
Par exemple, la personne décédée peut
demeurer une influence positive, ce qui rend le deuil plus facile à vivre. Bien
des gens continuent de ressentir un lien solide avec les défunts; cela aussi
peut adoucir leur deuil.
3. Il faut éviter les aspects douloureux du deuil.Il
ne faut pas chercher à éviter les aspects douloureux du deuil.
Il faut du courage pour vivre un deuil, parce
qu’il nous force à affronter la douleur. Or, il y a des leçons à tirer de la
douleur. Quand nous la confrontons, elle nous apprend que nous sommes capables
de survivre. Nous apprenons que nous sommes plus forts que nous le pensions.
Quand nous évitons la douleur du deuil, nous
risquons :
- que
la douleur refasse surface dans d’autres aspects de la vie;
- de
décliner; par exemple, de nous aigrir, de devenir plus pessimistes, plus
réticents à retrouver la confiance ou l’amour.
2. Votre deuil aura une fin définitive.Vous
ne sentirez pas toujours que votre deuil est terminé.
Quand peut-on considérer qu’un deuil est
terminé? Cette question est loin de faire consensus. Certains soutiennent que
le deuil se termine quand on recommence à vivre son quotidien comme avant. D’autres
croient que le deuil ne finit jamais, mais qu’avec le temps, il s’atténue et
devient plus facile à supporter. La vérité est probablement plus complexe que
cela.
Il pourrait être plus réaliste de vous
attendre à pouvoir, avec le temps, gérer votre perte d’une façon qui vous
permette de profiter à nouveau de la vie.
1. Il faut être triste et parler de son deuil.Il
n’est pas nécessaire de parler de son deuil.
Certaines personnes n’ont pas besoin de
parler de leur deuil. Il peut être nuisible de les pousser à en parler. La
personne endeuillée a peut-être besoin d’espace et du respect des autres pour
vivre son deuil à sa manière.