Chapitre 2 : Comment la discrimination et l’oppression peuvent influer sur le deuil
Pertes de grossesse, de mortinatalité, de grossesse pour autrui et d’adoption
Elle était enceinte de six ou sept semaines quand c’est arrivé. Nous avons décidé de ne pas en parler pendant un long moment. Nous pensions que les gens ne comprendraient pas et nous souffrions beaucoup. Nous avons fini par consulter un conseiller qui nous a vraiment aidés à traverser cette période sombre pour nous.
Lorsque la mère porteuse a changé d’avis, nous avons été anéantis. Nous avions tellement d’espoir, nous attendions depuis si longtemps. Nous ne savions pas quoi dire aux gens. Comment expliquer la perte d’un enfant qui n’est pas mort?
Le consécutif au décès d’un enfant dû à une perte de grossesse ou à une mortinaissance n’est pas toujours reconnu. En effet, certaines personnes pensent que le fait de « ne pas vraiment connaître » un enfant diminue en quelque sorte la peine. Parmi les autres raisons pour lesquelles il est possible que votre perte ne soit pas reconnue, citons le fait que les gens ne sont pas au courant de la grossesse ou de votre choix de faire appel à une mère porteuse, ou encore leur conviction que les personnes 2SLGBTQ+ ne devraient pas avoir le droit d’être parents.
Votre peine peut également être due au fait que quelqu’un a changé d’avis au sujet de la gestation pour autrui ou de l’adoption. Dans ce cas, vous pouvez recevoir encore moins de soutien, en partie parce qu’il n’y a pas eu de décès. Quoi qu’il en soit, vous risquez de pleurer non seulement la perte d’un enfant, mais aussi la perte de la possibilité de devenir parent et de tout ce que ce rôle représente pour vous.
Cliquez sur chacun des boutons-bascule pour découvrir diverses situations et voir comment elles pourraient vous affecter :
vous avez porté l’enfant…
vous êtes un.e partenaire ou un.e conjoint.e…
vous devrez peut-être répondre à des questions inappropriées sur « votre mari » ou « le père ».
vous pouvez décider de cacher votre identité 2SLGBTQ+ afin d’éviter ces facteurs de stress supplémentaires.
vous êtes un.e partenaire ou un.e conjoint.e…
il n’y a pas eu de décès, mais vous avez subi une perte en raison d’une adoption échouée ou annulée, ou d’un changement d’avis de la part d’une mère porteuse…
votre projet d’avoir un enfant au moyen de la reproduction assistée, de la grossesse pour autrui ou de l’adoption n’était pas connu des autres…
d’autres personnes le savaient, mais elles ne comprennent pas pleinement la signification de votre perte…
votre deuil peut inclure des sentiments de rejet ou de désespoir. Le fait que l’on vous ait refusé la possibilité d’être parent est profondément blessant et peut rouvrir de vieilles blessures.
votre deuil sera invisible à leurs yeux.
vous ressentez peut-être de la déception, de la frustration, de l’isolement et une absence de soutien pendant votre deuil.
Si vous avez un.e partenaire/conjoint.e, cherchez des moyens de reconnaître vos pertes ensemble. Gardez à l’esprit que vos blessures peuvent être différentes et que ces différences peuvent exiger patience et bienveillance avec vous-même et avec l’autre.
Vous aurez peut-être besoin de soutien supplémentaire, en plus de celui que vous offre votre partenaire. Allez au-devant des gens solidaires, qui vous écouteront avec compassion et respect.
Si vous êtes le parent non biologique, résistez à l’envie de garder vos sentiments pour vous, dans le but de protéger votre partenaire ou d’être « fort.e » pour elle ou lui. Votre deuil compte aussi.
Songez à la manière dont vous pourriez faire face à des questions ou à des remarques difficiles ou dérangeantes. Vous pouvez choisir de répondre différemment, selon la personne. Vous pouvez également décider d’éviter certaines personnes, ne serait-ce que temporairement.
Si vous êtes en deuil d’une fausse couche ou d’une perte de grossesse, trouver des services de soutien spécialisés dans ce type de perte peut être très utile, surtout s’ils sont adaptés pour les personnes 2SLGBTQ+.
L’annulation d’une adoption ou l’échec d’une grossesse pour autrui peut faire resurgir des sentiments de rejet ou d’exclusion. Reconnaissez ces pertes et cherchez le soutien de personnes qui peuvent vous écouter sans vous juger ou vous donner des conseils non désirés.
Vous souhaitez peut-être organiser une cérémonie pour honorer votre perte. Vous pouvez également demander de l’aide pratique, par exemple, pour retirer ou ranger ce que vous aviez rassemblé en vue de l’arrivée du bébé ou de l’enfant.
Ressources utiles
